Mondial la Marseillaise
Le sacre du Sud-Ouest

Mais il faut croire que les temps changent : l'an dernier, Dugeny et Laurent étaient parvenus en demi-finale avant que ce soir, Lellouche, Salvini et Messonnier ne deviennent les rois du Vieux Port. Sur notre forum, Jean-Pierre Mas, grand connaisseur s'il en est, ne cessait de l'annoncer : « C'est Messonnier qui va gagner, et largement ! » Force est de constater, après coup, la justesse du pronostic. Car c'est à une marche royale que ce sont livrés, tout au long de ce Mondial semé d'embûches et écrasé de chaleur, les trois sociétaires d'Argelès-Gazost. Faciles face à N'Guyen, Guillem,Bezandry ou Santiago, ils ont rapidement pris le large lors de leur demi-finale face aux franciliens de Rousseau. Une partie parfaitement maîtrisée face à des adversaires qui alternaient le bon et le moins bon, jusqu'à ce que la pression s'invite à la fête et fasse manquer trois boules de gagne à Lellouche et Salvini. Mais ce n'était que partie remise pour celui-ci qui concluait la partie d'une belle frappe à la mène suivante.

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L'autre demi-finale, âprement disputée bien que jouée en famille, révélait les qualités de capitaine et de gagneur de Mamour Molinas, toujours à l’affût d'une première étoile après trois finales perdues. Pourtant, malgré une prestation plutôt bonne de ses deux frères, il devait bientôt s'incliner face à un Vigo éblouissant, un Tyson excellent et unPuccinelli qui, ballotté entre vieux démons et désir de vaincre, dominait enfin, très ému, le signe indien.

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Les faveurs du pronostic, avant la finale, allaient bien sûr à ces derniers : avec quatre étoiles au compteur et une forme étincelante, Vigo Dubois allait sûrement dominerMessonnier, Tyson survoler Lellouche et Puccinelli, fort de son expérience, ne faire qu'une bouchée de l'outsider Cédric Salvini. Mais la Marseillaise est unique, et pleines de surprises : avec un choix gonflé sur sa première boule, Messonnier prenait l'ascendant en créant une première mène à son avantage alors que Lellouche venait de démarrer sa finale en trombe. Sobre et efficace, Salvini étonnait encore par sa maîtrise et bientôt, les trois hommes prenaient rapidement le large face à un Tyson qui mettait longtemps à se libérer du poids de l'enjeu. Le jeune phénomène parvenait peu à peu à revenir dans la partie, Puccinelli et Vigo luttaient, mais face à un Lellouche énorme, unMessonnier précis et déterminé et un Salvini impeccable, la messe, peu à peu, était dite. Après douze mènes au cours desquelles on ne les a sentis que très rarement subir la formidable pression du carré du Vieux Port, les trois hommes donnaient enfin, au bout de sa longue attente, cet instant de fierté à la pétanque du Sud-Ouest.